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Pensées sans tabous

7 mars 2015

France 2, TF1 VS RTL-TVI, La Une : une langue, deux positions.

Ce matin à 8h30, comme chaque début de journée,  j'ouvre l'application "Tuneln Radio" sur mon smartphone pour écouter le journal d'info matinal de la station "France Info" . Le but est de m'approprier les différentes nouvelles d'actualité, quoique non exhaustives, de la deuxième puissance européenne, cinquième mondiale, du berceau de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, du pays dont la langue m'est devenue la première et celle de mes rédactions, mais aussi du l'Etat qui  a une histoire commune avec celui où je suis né et celui où je vis actuellement.

Au menu, une nouvelle frappante ouvrit le journal : Fusillade dans un bar-restaurant, connu pour être très fréquenté par les occidentaux, dans la ville de Bamako, capitale du Mali, faisant 5 morts. Très logique que la première hypothèse qui proviendrait à l'esprit de chaque auditeur ce serait la piste terroriste. Cela fut le cas pour moi aussi, et il fallait seulement attendre la suite des infos qui, on l'imagine bien, à quelques heures de l'attentat, tombaient lentement une par une dans la rédaction de la chaîne, pour apprendre que les autorités officielles maliennes et françaises avaient confirmé cette piste. 

 

Pour un pays en état de guerre officiellement depuis 2012, ceci n'est pas une nouvelle extraordinaire, ou, si j'ose dire, et d'un point de vue subjectif, ce ne sont pas les faits qui m'ont interpellé, mais plutôt le profil des 5 victimes de ce drame:  3 maliens, un français et un belge, en l'occurrence celui des deux derniers. Je me suis arrêté un moment pour penser que j'ai trouvé les critères nécessaires pour traiter une question qui m'a beaucoup trotté dans l'esprit au moment des attentats de Charlie Hebdo mais hélas les ingrédients pour le faire  n'étaient, peut être, nullement disponible à ce moment. L'idée est de comparer comment les médias belges et français traitent, chacun de sa part, l'information qui touche le sujet du terrorisme. La semaine qui a suivi les attentas du 7 Janvier, il m'était impossible de procéder à cette comparaison pour la simple raison que les attentats de Charlie Hebdo étaient au coeur de Paris  et "logiquement" cela touchait plus la France que le Belgique quoique au fond de moi je restais sur ma position en croyant fermement que c'est une cause humaine et commune à tous les défenseurs de la liberté d'expression . Autrement dit, je me berçais de l'idée  que la couverture quasi-permanente de l'événement et l'utilisation exagérée du mot "guerre", pour ne citer que cela, présentes expressément du côté des télévisions françaises étaient justifiées.

 

Revenant à ce qui s'est passé ce matin, à priori, les faits doivent être abordés équitablement de chaque côté puisque les dégâts sont identiques d'une part comme d'une autre. C'est ainsi que je me décida de prendre un échantillon de deux chaînes françaises et deux autres belges francophones pour aboutir ma réflexion. D'une part France 2 et TF1, et de l'autre La UNE et RTL-TVI. 

 

13h, l'heure du journal télévisé des 4 chaînes, je me pointe devant ma télé.  Prenant en considération que le  temps ne me permet ni de creuser dans la façon de présenter l'info ni de décortiquer le poids des mots utilisés dans chaque J.T, je me suis fixé l'objectif le plus simple, et le plus éloquent en même temps, de voir par quoi chaque chaîne ouvrira son J.T. et la durée qu'elle consacrera à l'acte terroriste dont il était question ce matin. Sans surprise, les deux chaînes françaises débutent par les faits de Bamako alors que La Une commence par faire le point sur l'avancement de l'affaire de l'agresseur de Delhaize, tandis que  RTL, sorti grand vainqueur à mes yeux, n'aborda le sujet qu'après une bonne quinzaine de minutes du début du J.T. Décidément, les médias français jouent le rôle du parfait relayeur des actes terroristes partout dans le monde en ne ratant pas l'occasion pour les mousser davantage et de les mettre en avant. Ignorant les véritables raisons qui les poussent à réagir ainsi, je reste résolument convaincu que cela ne sème que davantage de terreur, d'où vient le mot terrorisme d'ailleurs,  chez un peuple français que ses anciens se sont battus bec et ongles pour des valeurs humaines et humanistes dont lui ne profite plus.

 

Pour conclure, je m'adresserai à ceux qui pourraient penser que le point de départ de ma réflexion n'est pas justifié vu que la France est engagé dans le conflit armé malien ce qui n'est pas le cas pour la Belgique. Je leurs dit que la décision de s'ingérer seule dans cette guerre aux côtés des Pays-Bas du côté occidental, est en soi une preuve des positions belliqueuses des responsables de ce pays. J'invite également ces derniers à ne pas aller chercher trop loin pour guérir leur pays de cette épidémie qui commence à durer en les rappelant que la devise de leur République qui est  "liberté, égalité, fraternité" pourra résoudre beaucoup plus de problèmes sociaux qu'ils ne le croient.

 

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